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Collection 32
17 septembre 2006

Les intentions de l'auteur - Stephane Presle

Commedia della vita par Stephane Presle

Cela faisait un moment que cette image de bombe m’obsédait. Cependant, ayant abandonné le projet de devenir pilote de chasse à douze ans, il ne me restait que bien peu d’ouverture pour larguer une bombe. De plus, je la voulais offensive, farfelue, avec une pointe d’érotisme et du chocolat.
J’ai fini par glisser cette bombe en plein milieu d’une réinterprétation par l’absurde de l’histoire guerrière, politique et des grands amours du 20e siècle. Jérôme Jouvray et moi, nous voulions montrer que notre Histoire n’est pas exclusivement portée par des courants politiques, philosophiques ou religieux… mais qu’elle est plus sûrement encore modelée par les malentendus, les incompréhensions, les fantasmes, les égoïsmes des gens qui la font : ces petites histoires très humaines qui croisent et parasitent la grande.
Mes personnages sont un peu comme ces ados hâbleurs, qui passent leur temps à parler vertement de sexe en se la jouant, en matant des vidéos X, mais qui, une fois confrontés à une fille, redeviennent tout timides, rêvant simplement de passer leur première nuit dans les bras d’une personne qu’ils aimeront pour de vrai. Il y a d’un côté l’image qu’ils veulent donner d’eux mêmes, les stéréotypes auxquels ils essaient de correspondre pour appartenir à un groupe, la vie qu’ils fantasment et mettent en scène, et de l’autre la vérité de ce qu’ils sont réellement, qui peut être bien différente.
C’est le décalage entre ces deux réalités qui m’amuse et qui constitue le moteur de mes histoires. L’Idole dans la bombe est pleine de ces imposteurs de la vie qui, une fois qu’ils tombent le masque, vous déçoivent ou vous surprennent agréablement. N’empêche, je me dis que si les gens se contentaient d’être ce qu’ils sont vraiment, d’appréhender les choses qu’ils vivent, les gens qu’ils rencontrent avec plus de simplicité, il n’y aurait pas autant d’embrouillaminis. La plupart des malentendus qui nous pourrissent l’existence viennent de ce que nous sommes en permanence dans le mensonge, le fantasme et donc en porte à faux par rapport à ce que nous attendons des autres et de ce que les autres attendent de nous.

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