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Collection 32
17 septembre 2006

Les intentions de l'auteur - Luc Brunschwig

Noir comme la Terre par Luc Brunschwig

Je vois davantage Après la guerre comme le prolongement de la réflexion que j’ai entamée sur notre société avec Le Pouvoir des Innocents et Le Sourire du clown, que comme une série de SF au sens classique et « fun » du terme.

Il s’agit ici de poser les bases d’un avenir crédible en laissant naturellement évoluer les grandes tendances de ce début de siècle. Nous amènerons ensuite, doucement, le lecteur à comprendre que notre héros, l’enquêteur privé Gordon Etchevaria, est autant à la recherche d’adolescents disparus que sur la piste de « la » vérité. Une vérité pas toujours bonne à connaître d’ailleurs, sur ce que son monde est en train de vivre et dont peu de gens sont conscients, trop préoccupés par la nécessité de survivre au jour le jour.

L’avenir que Freddy et moi décrivons est noir, quasi apocalyptique, renforcé encore par l’approche graphique de Freddy, véritable sculpteur d’humanité dans le noir de la page.

Bien sûr, nous ne sommes pas les premiers à nous aventurer sur ce terrain d’un futur sombre où l’homme en est presque réduit à un état animal…La petite différence que je vois ici, c’est que l’humain ne se retrouve pas plongé dans cet état suite à une catastrophe écologique majeure, l’explosion d’une bombe atomique ou d’une prise de pouvoir par les robots. Non. Notre monde en arrive là suite à un divorce consommé entre le peuple et ses gouvernants, entre les gens qui possèdent et les gens qui n’ont que leur force de travail pour gagner leur pitance.
Ce divorce ne s’est pas fait dans la violence. Il s’est très (trop ?) doucement installé au point que ni les riches, ni les pauvres n’ont réellement pris conscience de la largeur du fossé qui les sépare en cette année 2039.

C’est de ça dont Freddy et moi parlons ici.
D’un monde qui se déshumanise, d’un esprit de communauté qui se délite, d’une loi de marché qui prend en compte les profits sans accepter de voir les drames qu’elle provoque dans la population. De gens qui essaient de rattraper tout ça, sans comprendre qu’il est sans doute déjà trop tard et que les solutions qu’ils préconisent pourraient être pires que de ne rien faire.

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